Le consensus
La plupart des scientifiques sont d’accord pour dire que plus de 100 composés du cannabis, les cannabisnoïdes, ont un effet évident sur la biologie humaine. Mais on en sait tout de même encore peu sur le rôle du cannabis en matière de maladie mentale.
Les dernières études
Shauli Lev-Ran est un psychiatre spécialisé en toxicomanie à Tel Aviv. Il se concentre sur les aspects psychiatriques de la consommation de cannabis. Sa recherche porte entre autres, sur l’interaction entre la douleur, les troubles psychiatriques et le risque d’addiction.
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Dans sa clinique, il traite régulièrement des patients souffrant à la fois de troubles psychiatriques et de troubles liés à la consommation de cannabis. Il a commencé à examiner plus en profondeur le lien entre la santé mentale et le cannabis.
Toutefois, Lev-Ran admet ne pas avoir de réponses définitives pour savoir ce qui vient en premier : la maladie mentale ou la dépendance au cannabis. « C’est complexe et il y a beaucoup de problèmes méthodiques. Ils nuisent à notre capacité à obtenir des réponses raisonnables à ces questions », dit-il.
Analyse de 2013
En 2013, Lev-Ran a mené une étude par le biais du Centre for Mental Health and Addictions à Toronto. L’Institut national pour l’abus d’alcoolisme a réalisé une étude transversale comprenant plus de 43 000 personnes. C’était la plus grande étude épidémiologique sur les troubles psychiatriques et la toxicomanie. Selon Lev-Ran, les personnes atteintes de maladie mentale sont plus susceptibles de consommer du cannabis régulièrement que les autres.
La recherche était basée sur le nombre et les types de troubles psychiatriques des sujets. Puis, les résultats étaient mis en rapport avec l’intensité de leur consommation de cannabis. Par ailleurs, Lev-Ran admet qu’il est difficile de le quantifier. Contrairement à l’alcool, les doses standard n’existent pas avec la consommation de cannabis. Les joints peuvent être faibles ou forts en THC. Le nombre de joints par jour ne veux pas dire grand-chose. « On peut parler de fréquence et on peut parler de dose, mais elles ne sont pas standardisées », dit-il.
Constatations d’après cette recherche
Lev-Ran a a constaté que ceux qui consomment du cannabis courent un risque accru de développer une dépression. Cependant, de nombreuses études laissent de côté des considérations importantes, telles que l’éducation à l’enfance et des antécédents familiaux de toxicomanie. Lev-Ran a aussi constaté que quelle que soit la fréquence (ou la rareté) de la consommation de cannabis, il n’y avait aucune différence entre les taux de dépression. À l’inverse, les personnes souffrant de dépression couraient un risque plus élevé de commencer à consommer du cannabis que celles sans dépression.
Ce qui rend difficile la recherche sur le cannabis et ses effets sur la maladie mentale, c’est que le cannabis n’est pas une substance globale. Il existe des milliers de souches et des centaines de composés chimiques comme les cannabisnoïdes et les terpènes dans la plante.
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« Il est clair que nous ne parlons pas d’un complexe uniforme », dit-il. « Donc, regrouper tous les consommateurs de cannabis est presque ridicule. »
La recherche sur les troubles psychotiques comme la bipolarité ou la schizophrénie est plus claire. Le consensus est que le cannabis déclenche de tels troubles et peut conduire à des résultats bien pires. Mais le risque de toute maladie ou trouble est une combinaison de prédisposition et d’exposition à des facteurs de risque.
Il faudra encore de nombreuses études pour en savoir davantage avec précision est la conclusion à toutes ces recherches.
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